Je suis en cour élémentaire, mon cher Watson
Elle était facile, mais en même temps, c'est tellement a propos pour la chronique qui va suivre, celle du manga de Détective Conan. Une série qui fait désormais partie du paysage, publiée qu'elle est depuis 1997 dans nos vertes contrées. Et ça n'est pas près de s'arrêter vu que l'auteur n'a pas l'air bien motivé pour conclure l'intrigue qui a amorcé cette pagaille d'enquêtes et de meurtres en tout genre.
Petit rappel des faits : Shinichi Kudô est un détective lycéen réputé dans tout le Japon pour son aide précieuse dans la résolution d'enquêtes difficiles. Mais un soir, il est témoin d'un deal qu'il n'aurait jamais dû voir entre de mystérieux hommes en noir et un de leur complice. Afin de faire disparaître ce témoin gênant, ils décident de lui faire ingurgiter un médicament expérimental développé par leur organisation. Sauf qu'au lieu de tuer le jeune homme, la substance a pour effet de le faire rajeunir. Obligé de cacher son identité pour ne pas éveiller les soupçons des MIB, le jeune Conan Edogawa se retrouve loger chez Ran, amie d'enfance de Shinichi, dont le père, Kogoro Mouri, est un détective privé minable. Il espère ainsi pouvoir en apprendre plus sur les hommes responsables de son état. Malheureusement, celui-ci est un piètre limier, et finalement, on va passer plus de temps à voir les héros résoudre des affaires de meurtre que réellement se frotter à l'organisation des hommes en noir (qui interviennent de manière cyclique tous les 5-6 volumes environ, pour quand même rappeler qu'il y a un fil rouge derrière tout ça).
Alors attention, la série nous propose beaucoup d'affaires d'une qualité indéniable, y compris dans les volumes sortis récemment (en même temps, on en serait pas au 63e tome si c'était nul me direz-vous :p lol). Malheureusement, cela arrive généralement quand l'auteur nous offre des histoires de longues haleines, sous-entendu faisant plus que 3 chapitres. Car c'est là la forme standard d'une histoire de Détective Conan : un 1er chapitre posant la situation, montrant les futurs protagonistes de l'histoire (les persos secondaires gravitant autour de Conan, la future victime et les futurs suspects) et se concluant par un assassinat, un 2e se focalisant sur la récolte d'indices, et enfin un ultime chapitre pour la révélation de l'identité du tueur et de la façon dont il a procédé pour commettre son meurtre. Si ce schéma a pour lui d'être efficace et de se prêter sans doute mieux à une publication hebdomadaire qu'un récent plus long, il en devient très vite répétitif et lassant au fil des numéros, et Dieu sait que la série en compte ! Franchement, quand on se frappe un tome 60 de 11 chapitres, avec 2 premiers chapitres concluant l'enquête commencée en conclusion du volume précédent, puis un enchaînement de 3 histoires en 3 chapitres, ça donne pas spécialement envie de dévorer le bouquin d'une traite...
D'une certaine façon, on peut dire que Détective Conan est devenu une institution plutôt qu'une oeuvre à part entière : perso, j'achète les tomes comme ça, quand j'ai un creu dans mes lectures, mais ce n'est certainement pas une lecture régulière. Il n'y a bien que l'intensité des affaires avec les hommes en noir et les rares cas de serial killer qui me font continuer cette série qui a perdu énormément de son charme au fil des années, au gré d'intrigues secondaires étirées en longueur jusqu'à plus soif (notons le cas des 2 jeunes inspecteurs Sato et Takagi, qui se tournent autour depuis le tome 20 environ, et arrivé au tome 60, alors qu'ils sont pratiquement "officiellement" ensemble, continuent à se tourner autour pour le moindre petit truc relationnel... Je veux bien que les Japonais soient un peu limite "anti-sociaux" dans leurs relations homme-femme, mais y a des limites quand même !)...
Un gros 2 donc >_< ! (mais rendez-nous Les Enquêtes de Kindaïchi bon sang T3T !!)