Qui veut devenir Slumdog Millionaire ?
Aaaaah, Slumdog Millionaire... Qu'est-ce que j'ai pu en entendre parler de ce film, qui avait fait son petit effet à sa sortie. Il faut dire, le pitch est assez intriguant pour titiller l'intérêt des spectateurs que nous sommes : suivre le parcours d'un homme originaire d'un bidonville qui est sur le point de remporter la mise maximale au jeu Qui veut gagner des millions ?. Mais comment un tel jeune homme a-t-il pu aller si loin alors que des avocats ou des médecins (sous-entendus des gens plus cultivés que lui car issus d'un milieu plus aisé) bloquent aux alentours de 30000 ruppies ? C'est ce que va tenter de découvrir un inspecteur de police, et au fil des explications, c'est toute la vie du jeune Jamal Malik qui nous est compté, chaque question étant liée d'une façon ou d'une autre à un moment important de sa vie.
Rythmé par la musique si connue de l'emission phare de TF1 (qui est elle-même un simple dérivé, comme dans tant d'autre pays, du show américain originel : Who want to be a millionaire ?), Slumdog Millionaire entremêle intelligemment la vie de son héros avec l'évolution d'un pays, l'Inde, qui en l'espace de quelques années va passer d'une nation pauvre et tiers-mondiste à une puissance mondial en plein essor. Et même si cela reste de l'ordre de la toile de fond, on appréciera l'effort du scénariste d'encrer son récit dans une situation politique, culturelle et économique réaliste. L'histoire de Jamal est aussi l'occasion de découvrir certaines vérités dérangeantes, comme ce qui se cache derrière les enfants mendiants ou la façon dont les personnes issues des milieux les plus pauvres peuvent être traitées ou perçues par le reste de la population, nous renvoyant à la face nos propres discriminations nationales.
Danny Boyle parvient avec maestria à jongler entre les différentes époques qui jalonnent l'intrigue, et il montre une fois de plus à quel point il est un grand réalisateur. Toutefois, malgré tous les éloges qui ont précédé, je dois dire que j'ai été un peu déçu par ce film. En effet, on pouvait attendre plus de la part d'un duo aussi intriguant : l'homme derrière Trainspotting donnant vie à un récit du scénariste de The Full Monthy, ça c'est de l'affiche ! Mais au final, tout cela fait un peu trop naïf et rose bonbon, alors que les quelques détails pré-cités auront permis de voir une sorte de version modernisée d'un récit de Dickens ou de Zola. Dommage donc, car on se retrouve du coup avec quelques longueurs par-ci par-là, et le film écope donc d'un simple 3 alors qu'il avait le potentiel pouru un 4... Je vous laisse avec la bande annonce : bon visionnage ^_< !